Nouvelle exposition : Écorcher la nuit, de Jeanne de Guillebon

Nouvelle exposition : Écorcher la nuit, de Jeanne de Guillebon

L’exposition

Nous avons la joie de vous convier au vernissage de l’exposition de peintures de Jeanne de Guillebon, une artiste résidente du Dorothy.

Fascinée par la matière et la lumière, Jeanne invite ici la gravure à se mêler à la peinture.
A travers des empâtements ou du sgraffite, elle cherche la lumière qui peut se cacher même dans le chaos, le mystère qui se laisse entrevoir sous l’écorce. Toujours dévoiler un peu, mais ne pas en dire trop.

Ces peintures s’inspirent de randonnées parfois, de cheminements intérieurs aussi, de citations qui trottent dans la tête et surtout d’une envie de se confronter à la matière. Mêler les techniques, lutter contre la matière et écorcher les nuits trop sombres.

Vernissage le 6 février à partir de 18h30.

Les infos pratiques

Vernissage : mardi 6 février à partir de 18h30

L’adresse : Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant, Paris 20e

Appel aux dons

Appel aux dons

Le Dorothy a besoin de votre aide !

Chères et chers amis de Dorothy,

A une semaine de Noël, nous faisons exceptionnellement appel à vous, pour vous suggérer de nous faire un don.

En poussant la porte du Dorothy, on a du mal à imaginer tout ce qui s’y vit en une semaine. Du lundi au samedi, des associations s’y installent pour une heure ou deux. Elles aident des sans-papiers dans leurs démarches administratives, offrent du temps à des sans-domicile-fixe, ou donnent des cours de Français et d’Anglais.

Pascal, notre unique salarié, accueille tous les mardis soir une vingtaine d’apprentis bricoleurs pour leur faire connaître les secrets de la menuiserie, plomberie et de l’électricité. Le samedi, il est aussi présent de 10h à 17h pour accompagner vos projets d’étagères, petit meuble…

Les bénévoles du Dorothy tiennent le café pendant nos heures d’ouverture, mais aussi pendant les soirées-concerts que nous accueillons, les vernissages des expositions, ou encore pendant les conférences. D’autres sont impliqués dans la Fraternité politique, une formation à la doctrine sociale de l’Eglise qui s’étire sur toute l’année. Certains proposent aussi l’aide au devoir, le mercredi soir. Quelques week-ends dans l’année, une partie d’entre eux accompagnent les accueillis du café solidaire qui le souhaitent pour un week-end à la campagne.

Pour remplir l’ensemble de nos missions, nous fonctionnons avec plus de trente bénévoles, et un salarié, Pascal. Toutes nos activités et le lieu en lui-même nécessitent des dépenses régulières, et parfois importantes.

Si nous sommes à l’équilibre, un petit rien peut rapidement nous mettre dans le rouge. Récemment, nous avons changé un radiateur, et installé des rails pour accrocher les œuvres lors des expositions ainsi que des lumières dédiées.

Mais nous avons d’autres projets qui nécessiteraient un peu plus d’entrées d’argent. Nous cherchons par exemple à acquérir une sonorisation pour les concerts et conférences. Nous avons aussi le projet de construire une cuisine pour les artistes résidents.

Les dons que nous recevons représentent pour l’instant une faible partie de nos revenus. Pourtant, nous pensons qu’une partie des personnes qui soutiennent le lieu seraient prêtes à participer régulièrement pour le pérenniser.

Ce don que nous vous proposons de nous faire peut être défiscalisé (1), car nous sommes une association. Ainsi, si vous donnez 100€, 66€ seront déduits de vos impôts. Vous pouvez faire un don unique, ou bien un don mensuel automatisé.

Pour nous aider, vous pouvez aussi faire tourner ce mail à 5 ou 10 personnes que vous connaissez et qui pourraient soutenir le Dorothy.

Il nous reste à vous remercier de nous avoir lus jusqu’ici, et à vous souhaiter un très joyeux Noël, ainsi qu’une merveilleuse nouvelle année.

Merci pour votre générosité,

L’équipe du Dorothy

(1) Les reçus fiscaux sont édités directement par Hello Asso, le prestataire par lequel nous vous proposons de nous faire un don.

Témoignages de la vie au Dorothy

Le témoignage de Franko

Je viens au Dorothy le jeudi. Je participe à l’entretien du jardin. Nous avons quelques projets d’introduction de végétaux. Nous pensons aussi à une vigne vierge sur le mur de droite, qui constituerait un micro-biotope pour des pollinisateurs. Nous créons via un groupe facebook un herbier détaillé de tous les végétaux déjà présents, et de ceux qui sont en projet de mise en place. Cet herbier sera aussi progressivement à disposition, sous forme d’un classeur dans la bibliothèque, avec des planches botaniques. A terme, nous constituerons un groupe participatif d’étude botanique.

Je participe aussi au dimanche du Dorothy.

J’ai pu, par la fréquentation de notre café-atelier, créer des liens sociaux et d’amitié, qui comptent beaucoup pour moi.

Franko

Le témoignage de Cécile

J’ai découvert le Dorothy en prêtant main forte à l’hébergement d’urgence, en partenariat avec l’association Utopia56. Il s’agissait d’accueillir des familles et femmes nécessiteuses en leur proposant un logement pour la nuit. Le Dorothy a depuis arrêté cette activité. J’ai continué à pouvoir me rendre utile en organisant plusieurs réveillons pour nos habitués et, actuellement, en tenant régulièrement le café solidaire. Quasiment tous les après-midis, Le Dorothy ouvre ses portes aux habitants du quartier, personnes isolées, en situation précaire. Dans ce joyeux mélange, des jeux sont organisés, des discussions aussi, autour d’un café. Le Dorothy est donc un espace où l’on peut se mettre au service de l’autre, donner de la chaleur humaine à des personnes isolées, recevoir d’eux, par des discussions, échanges et partage.

Autour du Dorothy gravite toute une communauté d’habitués que je prends plaisir à retrouver, aux différents événements du Dorothy et notamment au dimanche du Dorothy, repas partagé un dimanche par mois, moment convivial et festif.

L’an dernier, j’ai pu contribuer à organiser et animer une table ronde sur la fin de vie avec Isabelle de Gaulmyn et Philippe Portier, autour du livre de La Croix « Choisir sa mort ». Un beau moment d’approfondissement du sujet de la fin de vie, de réflexion.

Des ateliers manuels, les mardis soirs, rythment également la vie du Dorothy, attirent des voisins, familles, amis. De beaux moments d’apprentissage et de rire !

Cécile

Le témoignage de Marguerite

La première fois que je suis venue au Dorothy, pour une conférence, je ne connaissais personne. Mais un bénévole était venu me voir, m’avait dit bonjour, et m’avait présentée à d’autres. J’avais alors commencé une conversation avec mes voisins de table, que je ne connaissais pas. Tout semblait facile : je me sentais accueillie, et rapidement, ceux qui étaient à côté de moi n’étaient plus des inconnus.

Je crois que c’est pour cela que depuis trois ans, je suis si engagée au Dorothy. J’ai le sentiment que dans ce lieu, perdu dans cette grande ville anonyme, chacun est connu, bienvenu et presque attendu. Alors, tout devient possible : je peux y proposer avec d’autres, des idées folles, partir faire du maraîchage avec des habitués, proposer un cycle de ciné sur les chrétiens révolutionnaires d’Amérique latine, ou trouver un logement à quelqu’un qui n’en a pas.

C’est aussi une petite bulle dans nos vies surchargées où tout à coup, quand on passe la porte, le temps s’arrête. Je me laisse embarquer dans des conversations avec des gens que je n’aurais jamais croisés, je me retrouve une serpillère dans les mains en train de laver le sol, tout en réfléchissant à la manière de résoudre les inégalités. Je crois que le Dorothy est un lieu où j’ai appris à me donner dans les petites choses pour quelque chose de plus grand, et peut-être pour essayer, à une toute petite échelle, de construire un monde plus juste et fraternel.

Marguerite

Découvrez les peintures et poèmes d’Aude Rohan Fischer au Dorothy !

Découvrez les peintures et poèmes d’Aude Rohan Fischer au Dorothy !

L’exposition

Le Dorothy est heureux de vous retrouver le jeudi 14 décembre dès 19h pour le vernissage de l’exposition « En chemin » d’Aude Rohan Fischer.
 L’exposition est visible au Dorothy jusqu’au 17 janvier.

Les peintures et les poèmes rassemblés au sein de cette exposition donnent accès à des dialogues intérieurs, qui retracent un cheminement spirituel. Les scènes de contemplation silencieuse, perceptibles dans les premières peintures et les premiers poèmes, se muent insensiblement en dialogues avec le divin et témoignent in fine d’une rencontre personnelle avec Dieu. L’exploration artistique devient dès lors le lieu privilégié de l’accès au « Très Haut ». Le mystère et le silence qui émanent des tableaux sont éclairés par l’écriture poétique : ainsi, images et textes se répondent.

Passionnée de dessin depuis l’enfance, Aude Rohan Fischer se forme à la technique de la peinture à l’huile à partir de 2022 aux ateliers Savoir/Dessiner à Paris, puis intègre les ateliers du Dorothy en tant qu’artiste résidente en mars 2023. Agrégée de lettres modernes, elle écrit de la poésie depuis une dizaine d’années. Il s’agit de sa première exposition personnelle.

Nous nous réjouissons par avance de vous y retrouver !

Les infos pratiques

Vernissage : jeudi 14 décembre, 19h30-22h

Exposition : jusqu’au 17 janvier 2024

L’adresse : Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant, Paris 20e

Friends of Dorothy

Friends of Dorothy

Friends of Dorothy est un espace de rencontre, d’échange et de réflexion pour les personnes chrétiennes LGBTQIA+ et/ou sensibles aux questions de genre, de sexualité et de normes.

Nous nous retrouverons une fois par mois le dimanche soir au Dorothy pour discuter de thèmes qui permettent de faire le lien entre expérience vécue et réflexion théorique. Friends of Dorothy veut être un lieu safe et convivial, accueillant pour toutes et tous, dans le respect et l’amour inconditionnel de chacune et chacun.

Les premières séances ont porté sur les thèmes suivants :

  • Le Cantique des cantiques, ou le couple hors normes ?
  • La fécondité
  • La bénédiction des couples homosexuels (Fiducia Supplicans)
  • Intégrité et vérité dans la vie chrétienne queer
  • La doctrine sexuelle de l’Église

D’autres thèmes sont en préparation pour les autres séances, jusqu’en juin 2024. Tout le monde peut en proposer et en préparer !

Infos et inscription (confidentielle mais obligatoire) par mail à friends.dorothy@hotmail.com

[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]L’équipe du Dorothy a la joie de vous annoncer le lancement de Friends of Dorothy !

Friends of Dorothy est un espace de rencontre, d’échange et de réflexion pour les personnes chrétiennes LGBTQIA+ et/ou sensibles aux questions de genre, de sexualité et de normes.

Nous nous retrouverons une fois par mois le dimanche soir au Dorothy pour discuter de thèmes qui permettent de faire le lien entre expérience vécue et réflexion théorique. Friends of Dorothy veut être un lieu safe et convivial, accueillant pour toutes et tous, dans le respect et l’amour inconditionnel de chacune et chacun.

Les premières séances ont porté sur les thèmes suivants :

  • Le Cantique des cantiques, ou le couple hors normes ?
  • La fécondité
  • La bénédiction des couples homosexuels (Fiducia Supplicans)
  • Intégrité et vérité dans la vie chrétienne queer
  • La doctrine sexuelle de l’Église

D’autres thèmes sont en préparation pour les autres séances, jusqu’en juin 2024. Tout le monde peut en proposer et en préparer !

Infos et inscription (confidentielle mais obligatoire) par mail à friends.dorothy@hotmail.com

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Friends of Dorothy

Mis à jour en mars 2024

L’équipe du Dorothy a la joie de vous annoncer le lancement de Friends of Dorothy !

Friends of Dorothy est un espace de rencontre, d’échange et de réflexion pour les personnes chrétiennes LGBTQIA+ et/ou sensibles aux questions de genre, de sexualité et de normes.

Nous nous retrouverons une fois par mois le dimanche soir au Dorothy pour discuter de thèmes qui permettent de faire le lien entre expérience vécue et réflexion théorique. Friends of Dorothy veut être un lieu safe et convivial, accueillant pour toutes et tous, dans le respect et l’amour inconditionnel de chacune et chacun.

Les premières séances ont porté sur les thèmes suivants :

  • Le Cantique des cantiques, ou le couple hors normes ?
  • La fécondité
  • La bénédiction des couples homosexuels (Fiducia Supplicans)
  • Intégrité et vérité dans la vie chrétienne queer
  • La doctrine sexuelle de l’Église

D’autres thèmes sont en préparation pour les autres séances, jusqu’en juin 2024. Tout le monde peut en proposer et en préparer !

Infos et inscription (confidentielle mais obligatoire) par mail à friends.dorothy@hotmail.com

Journal de voyage AU Caire (III)

Journal de voyage AU Caire (III)

Nous vous proposons ici quelques références et coordonnées si cette lecture vous a donné envie de continuer cette lecture en vous rendant en Egypte ! Notre présentation suit l’ordre chronologique de notre voyage.

  • L’école « Cairo Institute for Liberal Arts and Studies » se trouve dans une maison ancienne du Caire fatimide, juste en face de la mosquée du sultan Hassan que vous pouvez apercevoir depuis la terrasse ! L’école propose un programme d’un an mais il est aussi possible de s’inscrire à un cours de façon ponctuelle (la plupart des enseignements sont en anglais). Vous pouvez vous tenir au courant des cours et de divers événements organisés sur la page Facebook de l’école.

http://www.ci-las.org

https://www.facebook.com/cilasian/

  • Le couvent dominicain, qui abrite l’Institut dominicain d’études orientales (IDEO) et une bibliothèque contenant un très important fond en islamologie, accueille pour des offices tous les jours. Quelques chambres peuvent également être louées dans la « maison des chercheurs » adjacente au couvent :

Contact : maison@ideo-cairo.org

  • Le monastère de Saint-Macaire, dans le désert de Scété, peut être visité pendant la journée (aller-retour possible dans la journée depuis Le Caire). On vous accueillera en arabe, anglais, français ou italien ! Il est également possible d’y déjeuner et d’y passer quelques jours pour une retraite.

https://www.stmacariusmonastery.org/fabout.htm

Contact : stmarkcare@gmail.com

  • Anafora est un lieu de retraite copte situé dans une ferme, à 1h30 du Caire, où vous pouvez passer quelques jours. La communauté a comme vocation l’accueil, l’éducation, le travail artisanal et le travail agricole.

https://anafora.org

Contact : anafora@anaforaegypt.com

  • L’iconographe Mina Malak, qui peint actuellement des icônes pour une église copte à Venise, propose ses icônes sur son site internet et peut également peindre une icône en fonction d’une demande particulière.

https://www.facebook.com/mina.malakiconography.7

  • L’école de calligraphie al Qalam, qui se situe sur le palier juste en face de CILAS, donne des cours de calligraphie et présente en permanence une exposition d’œuvres calligraphiques contemporaines.

https://al-qalm.co/asil/

***

Nous vous conseillons également les lectures et vidéos suivantes autour des lieux que nous avons visités et des personnes que nous avons rencontrées :

  • Plusieurs ouvrages de Matta el-Meskine ont été traduits en français :
  • « Conseils pour la prière », Editions Parole et silence ;
  • « La nouvelle création de l’homme », Éditions de Bellefontaine ;
  • « La communion d’amour », Editions de Bellefontaine ;
  • « L’expérience de Dieu dans la vie de prière », Editions de Bellefontaine ;
  • « Prière, Esprit Saint et Unité chrétienne », Editions de Bellefontaine ;
  • « Saint Antoine ascète selon l’Evangile », Editions de Bellefontaine.
  • Le documentaire « La lumière du désert » (2014, DCX) de Marc Jeanson est consacré à l’histoire du monastère de Saint Macaire et à la vie des moines aujourd’hui. Les « Entretiens avec le père Wadid », tournés par le même réalisateur, sont centrés sur la vitalité de la spiritualité des Pères du désert aujourd’hui. Les deux documentaires sont facilement visibles sur internet.
  • L’interview du Père Wadid, en français, par Thomas Wallut sur le site « Chrétiens orientaux » témoigne également de la vie spirituelle quotidienne au monastère de Saint Macaire :

https://www.chretiensorientaux.eu/copte-orthodoxe/316-un-temoignage-sur-le-monaschisme-oriental

  • Plusieurs ouvrages, textes et vidéos « accessibles » des Frères de l’Ideo autour de l’Islam et du dialogue interreligieux :
  • Une série de vidéos d’Adrien Candiard sur la chaîne YouTube des dominicains de Belgique autour de l’Islam et du dialogue interreligieux :

« Le dialogue interreligieux » : https://youtu.be/2cPLjHrS7L4

            « Pierre et Mohamed » : https://youtu.be/3ucXrf1i78k

  • « Comprendre l’islam ou plutôt : pourquoi on n’y comprend rien », Adrien Candiard, 2016, Flammarion
  • « Hospitality and mutuality in Egypt », Jean Druel

https://alkindi.ideo-cairo.org/append_pdf/iu6836.pdf/242596

  • « Je crois en Dieu !, moi non plus. Introduction aux principes du dialogue interreligieux », Jean Druel, 2017, Cerf
  • Le « Middle East and North Africa Prison Forum », initié par Mina Ibrahim en Egypte, Monika Borgmann et Lokman Slim au Liban , est consacré à une meilleure connaissance de la vie en prison dans toute la région, et à une lutte pour les droits des prisonniers.

Voici par exemple un article de Mina Ibrahim, que nous avons étudié pendant notre semaine, traitant de la lecture de la Bible par un prisonnier politique copte.

« Maspero Massacre, A Reading of Coptic Theology in Egyptian Prisons », Mina Ibrahim, 2021

https://www.menaprisonforum.org/blog_detail/21/

Journal de voyage au Caire (II)

Journal de voyage au Caire (II)

Nous vous proposons de continuer notre voyage avec quatre textes qui éclairent cette semaine sous un jour encore différent.

Le premier a été écrit par Marie-Nil, membre du Dorothy et initiatrice du voyage, qui raconte les enjeux autour de la préparation de cette semaine au Caire.

Le second, écrit par Farida, philosophe et enseignante à CILAS, nous raconte cette semaine vécue avec le groupe du groupe du Dorothy à travers la figure islamique de la « halaqa ».

Le troisième, écrit par Karim, fondateur de CILAS qui a accueilli une partie de notre groupe chez lui, nous raconte aussi cette semaine auprès du groupe du Dorothy, notamment la visite tous ensemble du monastère de Saint-Macaire.

Le dernier, écrit par Fady, jeune étudiant de confession copte qui s’intéresse beaucoup aux relations entre le christianisme et l’islam, et est notamment inspiré par la figure du Frère Georges Anawati, nous parle du « Need for dialogue ».

Marie-Nil

Intuitivement, je n’aime pas beaucoup les voyages organisés. Je crains leur lourdeur, peut-être leur artificialité. Et pourtant, cette semaine passée avec l’équipe du Dorothy et de jeunes Égyptiens engagés autour des questions religieuses et politiques m’a montré combien le voyage collectif, lorsqu’il est vécu de manière à la fois communautaire et ouverte, peut rendre possible des échanges que la rencontre individuelle, paradoxalement, ne permet pas toujours aussi directement. 

Au moment de me lancer dans la préparation de ce voyage, le printemps dernier, j’essayais de dire à mon ami Karim, le fondateur du Cairo Institute for Liberal Arts and Science (CILAS), ce que je voulais essayer que ce voyage soit et qu’il ne soit pas. Ma crainte était d’organiser une semaine strictement touristique, remplie d’exotisme – y compris spirituel ; la possibilité même de voyager dans un autre pays, en particulier un pays du Sud lorsqu’on est un Occidental, constituant à plusieurs égards un privilège qui peut parfois fausser l’esprit même du voyage. En même temps, il aurait été absurde et artificiel de ne pas nous rendre dans les lieux les plus « célèbres » de la capitale : les pyramides, le musée du Caire, Le vieux Caire, Le Caire fatimide, le Nil et ses felouques… Il m’a alors semblé intéressant de toujours visiter ces différents lieux – et d’autres plus atypiques, comme le Moqattam, le monastère de Saint-Macaire dans le Wadi Natroun, l’atelier du peintre d’icônes Mina Malak à Zeitoun – avec nos amis égyptiens, soit qu’ils nous introduisent dans des endroits qu’ils connaissaient bien, soit que nous découvrions ensemble des lieux qu’eux-mêmes ne connaissaient pas. 

Nous avons aussi consacré plusieurs moments de la semaine à des discussions autour de thèmes importants pour nous tous, même s’ils le sont de manières très différentes – l’articulation entre politique et religion étant presque inversée en Égypte et en France  même si la centralité de l’État est importante dans les deux cas. C’est ainsi qu’une soirée de discussion a été consacrée au concept français de « laïcité » et à sa configuration actuelle, sujet qui intéresse fortement les égyptiens. Une autre journée a été consacrée à la théologie de la libération dans plusieurs de ses déclinaisons, en contexte chrétien et islamique. Je crois que ces moments plus particulièrement consacrés à l’échange étaient en réalité vécus comme le prolongement de la longue et vive discussion qu’a été ce voyage, ce qui les rendait spontanés. 

Ma seconde préoccupation était financière. Les billets d’avion entre la France et l’Égypte étant assez élevés, il était important pour moi que le voyage reste accessible pour le plus grand nombre. Il était également important de rémunérer correctement les personnes qui travaillaient pour nous, et aussi de permettre à des Égyptiens, en voyageant avec nous, de découvrir des lieux dans lesquels ils ne seraient peut-être pas allés autrement. En somme, même s’il s’agissait d’une équation parfois un peu acrobatique à tenir, il me semblait important que ce voyage fasse voyager le plus grand nombre de personnes possibles – et pas seulement ceux qui en ont plus communément l’habitude.

Enfin, et je crois qu’il s’agissait d’un désir commun de beaucoup de participants au voyage, il me semblait important de nous confronter directement, y compris d’un point de vue spirituel, à la différence religieuse – qui peut être déroutante lorsqu’on s’y plonge sérieusement. La rencontre avec l’Église copte m’a semblé à cet égard aussi importante que celle avec l’Islam égyptien. La différence, lorsqu’elle touche le semblable, est peut-être encore plus frappante, déstabilisante. J’ai grandi entre les traditions chrétiennes orientales et occidentales, et je suis toujours frappée à la fois par la diversité, parfois conflictuelle, des chemins historiques et culturels que prend Dieu pour aller jusqu’à nous et par l’unité profonde de la vérité, qui s’exprime parfois précisément lorsqu’elle nous échappe. 

Se situer à la jonction de deux mondes qui ont partagé des siècles d’échanges mais aussi de divisions, dans le contexte plus large de la colonisation et du discours européen sur l’Islam et les « chrétiens d’Orient » – discours qui, en retour, modifie parfois la vision que les musulmans et les chrétiens égyptiens ont à la fois d’eux-mêmes et de l’Europe -, c’est souvent être au quotidien un équilibriste. C’est à dire, essayer, toujours, de bien mesurer qui est son interlocuteur pour trouver la bonne distance à lui, c’est à dire la distance respectueuse et féconde. Essayer aussi de toucher chez lui d’abord le point de rencontre et d’unité, ensuite seulement, une fois que la confiance est établie, le point de tension ou de différence – au risque, autrement, de rester superficiel et de ne pas toucher le cœur de ce point de tension et d’entrevoir alors, parfois, une façon de le dépasser. Essayer aussi d’accepter d’être déstabilisé sans juger – et sans pour autant jamais tomber dans le relativisme. Tout cela, que nous avons vécu pendant le voyage, demande beaucoup de travail et d’humilité mais, le long du chemin, quelque chose d’irremplaçable nous est dit et donné, je crois, sur ce qu’est la vérité et la façon dont elle se révèle à nous. 

Alors que nous vivons en France une période difficile – où les démarches de rencontres et d’enrichissement mutuel, dans la confiance, sont souvent perçues comme naïves voire dangereuses – je ressors renforcée de ce voyage en commun et suis profondément reconnaissante à tous ceux qui y ont participé et se sont rendus disponibles pour le vivre. J’espère pouvoir, à l’avenir, participer à l’organisation d’un « voyage retour » de nos amis égyptiens en France !

Farida 

Le savoir et la connaissance se transmettent dans la tradition islamique en cercles, que l’on nomme aussi “halaqa”. Des disciples assis avec leur maître s’enrichissent dans ces cercles. Leur savoir se solidifie par le partage, la circulation. C’est bien ce mot là qui résume ma rencontre avec le groupe du « Dorothy » pendant cette semaine. 

J’ai ainsi partagé avec eux une balade au sein du Caire Fatimide. Nous avons formé notre premier cercle dans une des mosquée les plus anciennes du Caire, Ibn Tulun. Assis ensemble entre ses arcades rougeâtres, j’ai découvert le groupe, la philosophie du café parisien du « Dorothy » et les jeunes esprits qui l’animent. Tous conduits par un désir de faire circuler des valeurs aujourd’hui souvent laissées de côté. J’ai senti que cette première halaqa s’était bien formée.

Toujours au Caire Fatimide, nous avons poursuivi notre chemin en formant de nouveaux cercles, en faisant circuler de nouvelles idées. Lors du second cercle, à la Mosquée al-Mouayyad, nous avons ainsi partagé une discussion profonde au sujet de l’histoire de la laïcité en France et de l’articulation entre politique et religion en Egypte aujourd’hui. Un décor opulent, de marbre et boiseries polychromes animait ce cercle politique. Le cercle de la mosquée Barque était ensuite plus mystique, accompagné par une discussion sur la beauté dans l’art islamique. A l’institution dominicain d’études orientales (IDEO), le soir, c’était le cercle du partage, de la mise en commun des expériences de croyants.

Puis, au Cairo Institute for Liberal Arst and Science (CILAS), d’autres cercles, cette fois-ci plus larges, se sont formés autour d’une matinée consacrée à la théologie de la libération. J’ai parlé d’Ali Shariati et de son approche de la théologie de la libération en Islam. J’ai alors ressenti la dynamique qu’apporte un cercle encore plus large. Il ne s’agissait plus en effet seulement de mettre en commun des expériences personnelles mais aussi des traditions. Le dernier cercle, au Jardin al-Horeyya – soit Jardin de la Libération-  est ensuite redevenu plus intime : c’était le cercle des amis. 

De retour à la maison, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Pendant cette semaine, il y a eu six hallaqa, six cercles. Et cela fait bien une rosace !

Karim

The month of Hathor of the year 1737 (November 2021) witnessed the arrival of a dozen or so curious Gaulois on the banks of the Nile. Eager to immerse themselves in food, custom and tradition, I had the honour of receiving four associates of the Christian-inspired and Paris-based collective Le Dorothy in our Giza family apartment. Without hesitation they expressed their gratitude in handing me a handful of saucissons and bars of chocolate as if to strike a pre-emptive bargain. From then on I bore witness to their ruffled morning looks and their hasty breakfast rituals only to welcome them back covered in specks of dust and glitter in their eyes. On the second day of their week-long visit I was fortunate to accompany my temporary housemates and their compatriots on a field visit to the birth place of the Eastern monastic tradition. I was in awe of the mural paintings, the iconography, the sound of the Coptic language and the resounding singing voices of Le Dorothy. The latter struck the chords of sacred activism and shook both my living and Saint Macarius’ buried bones.

Fady – The Need for Dialogue 

Spending a week with the Dorothy Association team was a great opportunity for me, particularly for learning and thinking about the relationship between politics and religion whether in Egypt or in France. I discovered from the group’s talks the complex relationship between laïcité and religion not only from a legal point of view but also from a practical perspective as well, especially how laïcité can be used beyond its legal meaning in order to suppress the voices of religious people in the political sphere. During this week, while attending the different talks about the political theology between Islam and Christianity, I asked myself: what is the relationship between politics and religion in Egypt and France? Although Egypt is a part of the Mediterranean culture, it has a different historical context in the relationship between the state and religion. In Egypt, religion is apparent in the public sphere, and the national constitution endorses Islam as the religion of the country. This is in contrast to France, where religion is banned in the public sphere, and the state does not have any religious identity. This difference led me to question the political situation in Egypt and the calls of the Dorothy Association to express themselves in the political sphere from religious starting point.

My questioning came out of the talk of Foucauld Giuliani (one of the founders of the Dorothy Association) given at CILAS (Cairo Institute of Liberal Arts), where he said “we need our voices to be heard”. Thinking critically about Giuliani’s statement, we find the necessity for dialogue in society, and that people must not have a prejudgment or stereotype about religious people. This problem that Giuliani sees in France is similar to the issue in Egypt, where people’s assumptions have made dialogue difficult between religious and non-religious groups. In the Egyptian case, this issue is particularly challenging between political liberal and political Islamists.

Compromising on these political problems requires that we make real “dialogue” and not just judge others with different points of view but to attempt to know them. However, hearing other people is not only a problem of the political situation in France or Egypt. This problem goes beyond any specific place or context. It is a problem for all human beings that we silence and restrain others. It is global problem, and we can see its echoes in the relationship between ethnic groups, whether majorities or minorities, and in the East or West. The lacking of real dialogue is a disease of our contemporary world. In correcting this problem, the German theologian “Johann Baptist Metz” said:

“We must forget ourselves in order to let the other person approach us. We must be able to open up to him, to let his distinctive personality unfold-even  though it often frightens us. We often keep the other person down, and only see what we want to see.”

I felt deeply the Dorothy team’s appreciation for making dialogue with others. This was very clear in their interactions with Egyptians, in their questions about the everyday life and history, where they approached the issue not from a judgmental starting point but from the perspective of trying to know the other. I remember when I went to the pyramids with the Dorothy team, after we entered the Pyramid of Khufu, Augustin (a member of the group) asked me “what is your impression when you see the pyramids?” In that moment, I had different feelings between the greatness of our history and our crisis as now we do not contribute in world civilization. When, I replied to him in a pessimistic way, he replied, “great, but hopefully Egypt can one day contribute to the world’s civilization as it did in the past.” Immediately, he took out his mobile and showed me paintings from inside the church of the Anaphora organization, which provides cultural and religious services related to the Coptic Church, and he enthusiastically said: “look Fady, this is a civilization as well, do not be pessimistic.” This was a very inspiring moment for me as the Dorothy team was not merely trying to know and understand the others but also to see the beauty in them.