Cycle de conférences : l’Église et les voix des femmes

Cycle de conférences : l’Église et les voix des femmes

Le cycle

Nous revenons cette année avec la deuxième saison du cycle l’Eglise et les voix des femmes ! L’émergence des mouvements féministes soulève des questions sans précédent pour l’Eglise, confrontée à des revendications inédites d’égalité. La fin d’une conception hiérarchique avouée des rapports entre les sexes laisse place à des incertitudes et des conflits sur la place que les femmes peuvent prendre dans l’Eglise. Ce cycle proposera des perspectives ecclésiologiques, historiques et théologiques sur la question des femmes dans l’Eglise.

Les séances :

Jeudi 1er février 2024 : La Genèse sans stéréotypes, avec Claire de Bénazé.

Jeudi 8 février 2024 : Tous et toutes prêtres, prophètes et rois ? avec Luca Castiglioni.

Jeudi 25 avril 2024 : Perspectives théologiques et féministes (exégèse du Nouveau Testament), avec Marie Gué.

Jeudi 23 mai 2024 : Une histoires des femmes et de l’Eglise, avec Clarisse Tesson.

1. La Genèse sans stéréotypes

Jeudi 1er février 2024

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Cette première séance est consacrée à une relecture du récit de la création dans la Genèse. La création de l’homme et de la femme, et le péché originel, ont fait couler beaucoup d’encre. On a voulu y trouver une justification d’un rapport hiérarchique entre homme et femme, et une vision figée de leurs rôles respectifs. Peut-on poser un regard neuf sur ce texte, et qu’y découvrirait-on ?

Claire de Bénazé est membre de la communauté apostolique Saint-François-Xavier, docteur en médecine et en science, et titulaire d’un master en théologie biblique.

2. Tous et toutes prêtres, prophètes et rois ?

Jeudi 8 février 2024

Pour cette seconde intervention, nous avons le privilège d’accueillir Luca Castiglioni, qui présentera et questionnera les arguments théologiques au sujet de la ministérialité des femmes dans l’Eglise. Il s’appuiera sur sa thèse qui propose une articulation entre une vraie prise en compte de la réflexion féministe et une relecture attentive des textes bibliques et magistériels pour fonder une théologie de l’égalité baptismale.

Luca Castiglioni est prêtre du diocèse de Milan depuis 2007. Docteur en théologie aux Facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres), il a publié sa thèse sous le titre Filles et fils de Dieu. Égalité baptismale et différence sexuelle au Cerf en 2020. Il collabore à de nombreuses revues. Il est récemment intervenu auprès du pape dans le cadre de son Conseil au sujet des relations entre femmes et hommes dans l’Église. Un texte de cette intervention vient de paraître, intitulé «Smaschilizzare la Chiesa»? Confronto critico sui «Principi» di H.U. Von Balthasar (Démasculiniser l’Eglise ? Une confrontation critique au sujet des « Principes » de H.U. Von Balthasar) et préfacé par le pape.

3. Femmes de l’Évangile, autonomes avec Jésus

Jeudi 25 avril 2024 à 20h

Pendant cette séance, nous réfléchirons à la manière dont on peut lire dans les Evangiles une bonne nouvelle d’émancipation pour les femmes en se concentrant sur un épisode, celui de la femme adultère (Jn 8, 1-11). Comment le regard que Jésus porte sur cette femme est un appel à l’autonomie ? Les outils de l’exégèse féministe nous permettront cette relecture, dans un format participatif.

Marie Gué est professeure agrégée de lettres modernes et étudiante en théologie à l’ICP.

4. De la soumission féminine à l’égalité des époux ?

Jeudi 23 mai 2024 à 20h

Au nom du fameux verset de saint Paul, « Femmes, soyez soumises à vos maris » (Eph. 5, 22), l’Église catholique a longtemps tenu à proclamer tant l’égalité des époux dans le mariage qu’une nécessaire hiérarchie dans leurs rôles. Au XXe siècle, on voit pourtant une évolution dans les textes du magistère, l’idée de hiérarchie disparaissant au profit d’une conception du couple comme communauté. Cette conférence sera l’occasion de s’interroger sur cette évolution dans les textes pontificaux, avant de faire un focus sur les débats entre catholiques autour de la réforme du statut juridique de la femme mariée dans le droit français au XXe siècle.

Clarisse Tesson est historienne et enseigne à l’université Jean Monnet (Saint-Etienne). Elle est spécialisée en histoire religieuse et en histoire des femmes et du genre.

Présentation du livre : En vérité, de Jacques Arnould et Théo Moy

Présentation du livre : En vérité, de Jacques Arnould et Théo Moy

La Bible, une nouveauté radicale ?

L’événement

Vendredi 19 avril 2024 à 20h

Soirée de lancement du livre d’entretien En vérité de Jacques Arnould, avec Théo Moy.

« Attentif au dialogue entre science et foi, soucieux des personnes les plus faibles, investi dans la réflexion éthique au Centre national d’études spatiales, Jacques Arnould a d’abord mené de front ces différents engagements comme prêtre dominicain, pendant plus de vingt ans. En 2010, il a quitté l’ordre des Prêcheurs pour l’amour d’une femme.
Dans une conversation au ton franc et amical, menée par le journaliste Théo Moy, l’ancien religieux retrace son parcours peu banal, parfois haut en couleurs mais toujours riche en dynamisme spirituel. Au fil des pages, il raconte ses rencontres avec les chercheurs qui explorent Mars et le cosmos, ses nuits auprès des prostituées de la rue Saint-Denis, son expérience de prieur du couvent Saint-Jacques… Convaincu de la pertinence de l’Évangile dans le monde actuel, Jacques Arnould confie à Théo Moy des réflexions passionnantes sur l’Église, ses crises et surtout son avenir. »

Après un échange autour de l’ouvrage, nous partagerons un buffet.

Au plaisir de vous retrouver le 19 avril !

Marché de printemps des artistes et artisans du Dorothy

Marché de printemps des artistes et artisans du Dorothy

L’événement

Marché de printemps des artistes et artisans du Dorothy

Le printemps revient, et avec lui de nouvelles productions ont éclos : linogravures, céramiques, illustrations, et bien d’autres !

Ce sera aussi, cette année, le dernier marché pour Céramique pérégrine au Dorothy avant déménagement 🥲

Nous vous attendons nombreux·ses pour fêter le printemps dans le jardin du Dorothy !

Samedi & dimanche 13 et 14 avril, de 12h à 19h.

Les infos pratiques

La date : samedi 6 avril 2024 à 20h

L’adresse : Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant, Paris 20e

Soirée de lancement de la revue Invendable – Concert de Too Much Class

Soirée de lancement de la revue Invendable – Concert de Too Much Class

L’événement

La revue Invendable vous convie à la soirée de lancement de son premier numéro, Let’s get lost, une plongée dans la verticale du vide américain.

Pour l’occasion, le groupe Too Much Class jouera un concert de rock, et le bar du Dorothy sera grand ouvert.

Les infos pratiques

La date : samedi 6 avril 2024 à 20h

L’adresse : Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant, Paris 20e

Cycle de conférences : Ordre et désordre républicains

Cycle de conférences : Ordre et désordre républicains

La Bible, une nouveauté radicale ?

Le cycle

Vivre en République implique qu’en droit, l’ordre public s’accorde avec la liberté politique. Mais qu’en est-il en fait ? En France, répression policière et privations de liberté semblent s’intensifier à mesure que se renforce l’arsenal discursif et législatif contre les “séparatismes” de tous ordres. La défense de l’ordre républicain contre ses “ennemis” et leur “radicalité” devient l’argument essentiel des attaques à l’endroit des libertés associatives, mais aussi religieuses. Dans ce cycle de conférences, nous chercherons d’abord à interroger la République au nom de son idéal, celui d’un régime de liberté et de justice : la réalité est-elle à la hauteur de cet idéal ? Plus profondément, il s’agira aussi d’examiner l’idée même de République dans ses ambiguïtés, ses impensés et ses failles : l’ordre républicain repose-t-il nécessairement sur la répression, sur la violence et sur certaines formes d’injustice ? Ou est-il possible, à l’inverse, d’œuvrer pour une République vraiment émancipatrice ? Autrement dit, la République pourra-t-elle un jour tenir ses promesses ?

Les soirées

Jeudi 4 avril 2024 à 20h : Troubles à l’ordre public ? Les religions dans la République, avec Valentine Zuber, historienne.

Mardi 30 avril 2024 à 20h : Tous écoterroristes ? Débat sur la criminalisation des luttes, avec Julien Talpin, sociologue.

Jeudi 13 juin 2024 à 20h : Laïcité face à l’islam : émancipation ou contrôle ? Avec Haoues Seniguer, politiste.

1. Troubles à l’ordre public ? Les religions dans la République

Qu’est-ce que l’histoire religieuse nous apprend sur la place des religions dans la vie démocratique aujourd’hui ? Le moment 1905 consacre le modèle français de liberté religieuse mais le lien entre République et diversité des pratiques religieuses semble aujourd’hui érodé. De fait, l’exercice de la liberté religieuse donne lieu, depuis les années 1990, à une vaste jurisprudence dans plusieurs pays européens et devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les religions seraient-elles devenues un trouble à l’ordre public ? Du cléricalisme comme ennemi désigné des gouvernements à la diversité des pratiques religieuses, peut-on voir un lien entre sentiment anti-protestant dans la France du dernier XIXe siècle et peur de l’islam aujourd’hui ? L’élaboration de la laïcité comme valeur démocratique relève-t-elle d’une cohérence propre de l’idée républicaine ?

Nous aborderons ces questions avec Valentine Zuber, professeur à l’École pratique des hautes études (EPHE) et autrice, notamment, de Laïcité en débat (2020).

2. Tous écoterroristes ? Débat sur la criminalisation des luttes

Jusqu’où la République peut-elle restreindre les libertés ? En août 2021 est promulguée la loi « confortant le respect des principes de la République », dite « loi séparatisme ». En théorie, elle vise notamment à s’assurer, via le « contrat républicain », que les associations hostiles à la République ne soient pas subventionnées. En pratique, elle semble surtout renforcer l’arsenal législatif par lequel l’État peut restreindre les libertés associatives, religieuses et éducatives. Parallèlement, jamais autant de dissolutions d’associations n’ont été prononcées que sous la présidence Macron, visant des groupes relevant de « l’ultragauche » comme de « l’ultradroite », de « l’écologisme radical » comme de « l’islam radical ». Enfin, le discours d’une telle « criminalisation des luttes » contribue à alimenter l’idée d’une opposition entre la République et ses prétendus « ennemis », et ainsi à rejeter hors du champ républicain le dissensus politique. Comment en est-on arrivés là ? Dans quelle histoire cette criminalisation s’inscrit-elle, et que révèle-t-elle des failles du modèle républicain ? Et qu’en est-il, aujourd’hui, de la vie des associations ? En fin de compte, dans la République, le conflit est-il un danger ou au contraire une nécessité de la vie démocratique ?

Pour aborder ces questions, nous recevons le sociologue Julien Talpin, chargé de recherches au CNRS et auteur de nombreuses publications sur les libertés associatives, les quartiers populaires et les mobilisations en France et aux États-Unis.

3. La laïcité face à l’islam : émancipation ou contrôle ?

La mention de l’islam et des musulmans dans le débat politique français s’accompagne souvent d’une logique du soupçon. Depuis les attentats de 2015 notamment, un discours républicaniste, venu de diverses franges du spectre politique et alimenté par l’extrême-droite, somme les musulmans de prouver sans cesse leur attachement à la République et à la Nation. Ce discours, convoquant la laïcité et prétendant défendre les “valeurs de la République”, se traduit par une surveillance accrue des lieux musulmans, mais aussi des populations musulmanes ou jugées telles. En même temps, il focalise l’attention médiatique et politique sur des signes visibles de l’appartenance à la religion musulmane, tendant ainsi à amalgamer les notions d’islam, d’islam conservateur, d’islamisme, de salafisme et jusqu’à la radicalisation djihadiste. De quelle conception de la République ces discours témoignent-ils ? Comment sont-ils employés, et comment sont-ils vécus les populations musulmanes en France ? La notion même de laïcité est mise en question : celle-ci joue-t-elle seulement comme instrument de contrôle, ou pourrait-elle aussi permettre une véritable émancipation pour toutes et tous ? Enfin, la prévention de la radicalisation dans les différentes religions doit-elle passer par une défense de certaines valeurs, qui seraient nécessaires au fait de vivre ensemble ?

Pour en parler, nous recevons Haous Seniguer, maître de conférences en sciences politiques à Sciences Po Lyon et auteur de La république autoritaire. Islam de France et illusion républicaine (2015-2022).