Cycle de conférences : Les 70 ans de l’appel de l’abbé Pierre

Cycle de conférences : Les 70 ans de l’appel de l’abbé Pierre

Le cycle

« Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t’aime ». En février 2024, le Dorothy et l’APA – Association pour l’Amitié s’unissent pour commémorer les 70 ans de l’appel de l’abbé Pierre et son insurrection de la bonté, qu’il préférait appeler insurrection de la justice. Une commémoration qui prend la forme d’un cycle en trois soirées, l’occasion de re-découvrir la figure de l’abbé, l’actualité de ses combats, notamment autour du sujet brûlant du mal-logement, et de nous mettre à l’écoute des personnes ayant connu ou connaissant la rue et la précarité.

Le Dorothy est heureux d’organiser ce cycle avec l’APA. L’Association pour l’Amitié (APA) anime des appartements partagés, où habitent ensemble des personnes qui étaient sans domicile fixe, et des personnes qui ne l’étaient pas. Il s’agit d’une forme de « colocation solidaire » où vivent ensemble des personnes d’âges, d’origines, de cultures et de parcours et aussi aux caractères bien différents !

Les soirées

Mardi 27 février 2024. 1954-2024 : quelle actualité pour les combats contre le mal-logement ?

Mardi 12 mars 2024. L’abbé Pierre, « servir premiers les plus souffrants »

Mardi 9 avril 2024. Soirée-expression : Nos appels pour le monde d’aujourd’hui

1. 1954-2024 : Quelle actualité pour les combats contre le mal-logement ?

Mardi 27 février 2024

Sous la forme d’une table ronde, des acteurs de l’accès ou du maintien des personnes dans le logement croisent leurs regards. Dans la diversité de leurs engagements (« accueillir chez soi », « vivre ensemble », « accompagner l’autonomie », « retrouver un logement décent »…) ils portent des regards complémentaires sur la manière dont le logement permet à chaque personne de se réaliser. A partir de leurs différents modes d’action, comment l’appel de l’abbé Pierre résonne pour eux aujourd’hui ? 70 ans plus tard, et face au nombre croissant de personnes mal-logées, quelle urgence et quelle mobilisation nécessaire au service du logement ?

Avec l’APA – Association pour l’amitié, Espace Solidarité Habitat (Fondation Abbé Pierre).

2. L’abbé Pierre, « servir premiers les plus souffrants »

Mardi 12 mars 2024

« Servir premiers les plus souffrants, toute paix est là. » Jeune bourgeois lyonnais, moine capucin, résistant, député puis fondateur du mouvement Emmaüs présent aujourd’hui dans 37 pays, l’abbé Pierre a connu mille vies, toutes guidées par sa soif de justice et sa capacité à mobiliser les foules et mettre les personnes en précarité à la première place.

Une soirée pour (re)découvrir la figure de l’abbé Pierre et l’essence de ses combats, en deux temps : la projection du documentaire Hiver 54 : l’abbé Pierre et l’insurrection de la bonté produit en 2023, suivie d’un échange avec René Poujol, auteur du livre Le secret spirituel de l’abbé Pierre.

3. Soirée-expression : Nos appels pour le monde d’aujourd’hui

Mardi 9 avril 2024

Pour la dernière soirée du cycle, place aux mots et à l’expression de nouveaux appels ! Une soirée animée par des personnes connaissant ou ayant connu la rue et la précarité qui s’exprimeront personnellement – à partir de textes rédigés lors d’ateliers d’écriture – sur la figure de l’abbé Pierre, son appel de 1954 et ce qu’il leur inspire pour aujourd’hui.

Avec des colocataires de l’APA et des habitués du Dorothy.

Il renverse les puissants. Portraits de chrétiens contestataires

Il renverse les puissants. Portraits de chrétiens contestataires

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La conférence

Vendredi 16 février 2024 à 20h

Le christianisme est fréquemment associé, a fortiori à gauche, à la défense de l’ordre social. Cette représentation est loin d’être dénuée de fondements historiques.

Cependant, au milieu d’une complicité religieuse avec les puissances d’en bas, des femmes et des hommes se sont levés, au nom de l’Évangile et de sa force révolutionnaire, contre les structures de domination de leur temps – le capitalisme, l’impérialisme, l’apartheid ou le patriarcat. Ils s’appellent Dorothy Day, Ivan Illich, Fannie Lou Hamer, Emmanuel Mounier ou Dorothee Sölle.
Ils ont vécu sur des continents différents, ont chacun un rapport singulier à la foi et à l’engagement politique. Tous partagent une soif de radicalité et de justice et une même conviction qu’un autre monde est possible, ici et maintenant, que le royaume de Dieu a déjà commencé.

Les auteurs du livre Il renverse les puissants. Portraits de chrétiens contestataires publié aux éditions du Cerf, Jean-Baptiste Ghins, Matthias Petel et Timothée de Rauglaudre, présenteront au Dorothy ces 12 figures inspirantes pour nos temps.

Rencontre animée par Mélinée Le Priol.

Repair Café au Dorothy

Repair Café au Dorothy

Repair café au Dorothy

Un Repair Café, c’est l’occasion rêvée pour réparer ensemble ou faire réparer vos objets abîmés et cassés plutôt que de les jeter. C’est aussi l’occasion d’en savoir plus sur leur fabrication et leur fonctionnement !

Dans l’atelier du Dorothy, nos super réparateurs bénévoles vous attendent ce samedi 10 février dès 14h et vous proposent des réparations :
– couture/textile
– vélo
– bricolage (objets en bois, en métal…)

On vous dit à samedi !

Nouvelle exposition : Écorcher la nuit, de Jeanne de Guillebon

Nouvelle exposition : Écorcher la nuit, de Jeanne de Guillebon

L’exposition

Nous avons la joie de vous convier au vernissage de l’exposition de peintures de Jeanne de Guillebon, une artiste résidente du Dorothy.

Fascinée par la matière et la lumière, Jeanne invite ici la gravure à se mêler à la peinture.
A travers des empâtements ou du sgraffite, elle cherche la lumière qui peut se cacher même dans le chaos, le mystère qui se laisse entrevoir sous l’écorce. Toujours dévoiler un peu, mais ne pas en dire trop.

Ces peintures s’inspirent de randonnées parfois, de cheminements intérieurs aussi, de citations qui trottent dans la tête et surtout d’une envie de se confronter à la matière. Mêler les techniques, lutter contre la matière et écorcher les nuits trop sombres.

Vernissage le 6 février à partir de 18h30.

Les infos pratiques

Vernissage : mardi 6 février à partir de 18h30

L’adresse : Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant, Paris 20e

Cycle de conférences : Espérer dans un monde en feu

Cycle de conférences : Espérer dans un monde en feu

Le cycle

Au fil de la chronique des effondrements écologiques – marche frénétique du dérèglement climatique, chute de la biodiversité, épuisement des nappes phréatiques… -, l’espoir s’affaisse.

Angoisses, fausses solutions et tentation de l’accélération ou du fatalisme nous guettent.

Dans ce contexte, comment penser un horizon joyeux et fraternel ? Comment les ressources issues du christianisme et d’autres traditions spirituelles peuvent-elles nous nourrir dans cette quête ?

Dans ce nouveau cycle, nous donnerons la parole à des militants et chercheurs de terrain et à des hommes et des femmes de foi pour tenter d’esquisser une espérance, une apocalypse qui aurait retrouvé son royaume.

Les soirées

Jeudi 11 janvier 2024 : Face aux crises écologiques, quelle espérance chrétienne ? avec Hélène Noisette, théologienne.

Jeudi 18 janvier 2024 : L’écologie a-t-elle besoin de rituels ? avec Caroline Ingrand-Hoffet, pasteure et Chloé Gerbier, militante écologiste.

Jeudi 25 janvier 2024 Vendredi 2 février 2024 : Sans fin du monde, point de salut ? avec Joseph Gotte, chercheur en communication politique et Cyprien Tasset, sociologue.

1. Face aux crises écologiques, quelle espérance chrétienne ?

« Je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jm, 29, 11)

À une époque qui voit la poussée de partis climatosceptiques, l’embourbement des négociations environnementales et le repli sur soi, ce verbe de l’Éternel semble plus difficile à entendre que jamais et la désespérance n’est jamais loin. Même l’encyclique Laudate deum, dernière charge en date du pape François contre les postures climatosceptques issues d’une modernité dévoyée, semble se faire plus discrète sur l’espérance, fondement d’une des trois vertus censées guider les chrétiens dans leur relation au monde et à Dieu.

Pourtant, dans les luttes écologistes se forgent des liens, des solidarités, autant d’embryons d’amour vécu pour les humains comme les non-humains. Et si l’espérance, en tant qu’elle accepte le dessaisissement, les pertes en cours, pour mieux mettre en lumière tout ce qui subsiste d’amour vécu, ressuscitable, pouvait être renouvelée par les tribulations fossiles ? Quel sens théologique donner alors à notre époque ?

Jeudi 11 janvier à 20h, avec Hélène Noisette, sœur auxiliatrice et membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras).

2. L’écologie a-t-elle besoin de rituels ?

Le sociologue Émile Durkheim a bien montré l’importance que revêtent les rituels, positifs comme négatifs, dans toute société humaine. Ils rythment la vie, ses joies et ses peines, et tissent un récit commun qui fait tenir ensemble le groupe.

Dans nos pays sécularisés, les militants écologistes s’efforcent d’inventer de nouveaux rites, pour célébrer une victoire, pleurer un deuil, prendre soin de soi. Qu’apportent-ils à la lutte ? Comment nos traditions spirituelles peuvent-elles les nourrir ?

Jeudi 18 janvier à 20h, avec Caroline Ingrand-Hoffet, “pasteure de la ZAD” de Kolbsheim (Alsace), et Evel, militante passée par Extinction Rebellion et la ZAD du Carnet.

3. Sans fin du monde, point de salut ?

De l’apparition du concept de collapsologie à l’émergence de “biens immobiliers apocalyptiques”, destinés à mettre à l’abri les milliardaires globalisés en cas d’urgence imminente, les signes suggérant la possibilité d’une fin prochaine du monde (ou a minima d’un monde) ne manquent pas de se multiplier depuis une dizaine d’années, là même où l’ordre libéral dominant vaticinait au tournant des années 1990 une “fin de l’histoire” et une extension pérenne de la démocratie libérale et de l’économie de marché au monde entier.

Nourris des conclusions catastrophistes des résultats de recherche en sciences de la Terre, émergent çà et là des discours effondristes prédisant l’effondrement imminent de la civilisation thermo-industrielle. Ces discours, à la charge affective particulièrement lourde, semblent pouvoir bouleverser le cours de l’existence de certains individus et dessinent progressivement des communautés de pensée et même de vie. Peuplées d’individus initialement mus par une rationalité implacable, hostiles aux religions instituées et souvent issus de formations scientifiques, ces communautés semblent avoir basculé dans le mythologique voire le théologique, délaissant l’optimisation pour la prophétisation, sans renier pourtant leur attachement à la science.

Comment comprendre ces trajectoires biographiques apparemment paradoxales ? Qui sont ces effondristes et comment se recrutent-ils ? Dans quelle mesure leurs discours font-ils écho aux récits eschatologiques qui émaillent les différentes traditions spirituelles, et notamment le christianisme ? Quelles pourraient être enfin les implications poltiques de la diffusion de ces discours et croyances dans un monde en feu ?

Vendredi 2 février à 20h, avec Joseph Gotte, chercheur en communication politique et Cyprien Tasset, sociologue.